Les déficits commerciaux en Asie précurseurs d’une nouvelle crise

Les douanes chinoises ont communiqué des chiffres qui indiquent un déficit commercial de près de 23 milliards de dollars pour le mois de février 2014, soit le montant injecté pour relancer l’économie française. Le Japon a atteint un déficit record en 2013 de plus de 80 milliards d’euros. Vers une prochaine crise au départ du grand Est ?

Des déficits commerciaux aux origines bien différentes

Le Japon a toujours eu pour habitude d’enregistrer des excédents commerciaux. Or, le prix de l’énergie a fortement grimpé, non seulement par le problème survenu à Fukushima, mais surtout par une dépréciation du yen très importante. Le cours du yen a baisse des 26% par rapport à l’euro.
Non seulement le pays a besoin de beaucoup d’énergie pour se reconstruire, mais son industrie traditionnelle reste très électro-intensive.

Autre élément important au Japon : la dette publique. Elle a littéralement explosé et représente 220% du PIB. La quasi intégralité (92% de la dette) est culturellement détenue par les japonais eux-mêmes. Le premier ministre Shinzo Abe a poussé les japonais à se séparer de cette dette. Le mouvement a été suivi en partie. Cette initiative permet ainsi de limiter le déficit commercial par voie de conséquence. Dans cette perspective, une grave crise financière au Japon pourrait être évitée.

La Chine a connu le mois dernier un épisode tout aussi important compte-tenu du montant. En un mois, ce pays émergent a enregistré un déficit commercial très important. Si ce déficit sec renouvelait trois mois, il serait identique à celui de son voisin nippon pour un an.
Les analystes économiques pensent que les congés dus au nouvel an lunaire sont une cause tout à fait recevable pour expliquer ce déficit commercial tout à fait inattendu. C’est le premier déficit commercial chinois enregistré sur une période d’un an.

Serait-ce une conséquence chronique pour la Chine à ce moment de l’année où les stocks sont minuscules et où l’activité manufacturière est au point mort ? Les chinois ont pour habitude de rentrer au nouvel an lunaire dans leur village d’origine. Ce n’est pas certain. Certes, les importations sont importantes à la fin de la période de congés, mais les exportations sont également fortes avant les congés pour minimiser les stocks.
L’analyse pourrait être plus fine. En effet, la Chine aurait de plus en plus tendance à sous-traiter des secteurs manufacturiers entiers à l’Afrique. De la même manière, certains partenaires étrangers ont choisi de relocaliser leur fabrication. Le déficit commercial s’en trouverait ainsi agrandi.

Conséquences à long terme

Si le déficit commercial en Chine et au Japon s’amplifie, cela pourrait entraîner non seulement une crise financière, mais aussi une crise économique.
La Chine ne serait plus l’usine mondiale des pays industrialisés et le Japon surendetté ne pourrait plus financier objectivement sa reconstruction. La Russie pourrait aussi faire rentrer les deux grandes puissances asiatiques dans une aggravation compte-tenu des prix des ressources énergétiques qui pourraient fortement grimper (gaz). La reprise de l’économie mondiale est encore semée d’embûches.


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