Et si les abenomics du Japon étaient précurseur ?

Le premier ministre Japonais Shinzo Abe a entamé une série de mesures pour relancer le pays. Emploi, monnaie, taxes, … Ces réformes inédites, jettent la pagaille et le doute. Quelles leçons en tirer aujourd’hui ?

Retournement économique

M. Abe a s’est attaqué au problème qui ronge le Japon depuis quinze années : la déflation. Son objectif est de « redonner de la force à l’économie nippone », a-t-il le 20 mars dernier lors de l’adoption du budget pour l’année 2014, qui démarre le 1er avril au pays du soleil levant.
Pour enrayer ce fléau, le gouvernement nippon a déjà dévalué le yen par rapport au dollar/. Le mécanisme d’assouplissement monétaire a été immédiat puisque les entreprises exportatrices ont augmenté par effet de levier parité leurs gains.

Par ailleurs, la taxe du pays devrait grimper de 3%, avec une hausse très modérée des salaires. La déflation va laisser la place à l’inflation, plutôt vertueuse si elle n’est pas trop forte. Et pourtant l’indice phare du pays, le Nikkei, s’est affaissé de plus de 13% depuis le début de l’année après avoir connu une période de très forte hausse en 2013.
Or, les investisseurs étrangers affichent un repli en vendant leurs actions sur le marché Tokyoïte. M. Abe reste tout de même très confiant. En effet, le temps de réponse des actions n’est pas immédiat. Entre politique monétaire, investissements publics pour reconstruire le pays, et stimulation des produits à très forte valeur ajoutée à l’export, les premières retombées des abenomics ne devraient se faire sentir que dans les mois prochains.

Credit Photo Dahli advisoranalyst
Le temps des investisseurs et des réformes d’un pays ne sont pas synchronisés et c’est une des raisons qui pourraient mettre en difficulté le gouvernement japonais.

Exportation du principe de retournement nippon

La croissance voulue par M. Abe est confirmée tout de même par les analystes économiques. A l’horizon 2030, selon Thierry Apotecker, économiste du cabinet TAC consulting, l’activité économique mondiale devrait être tirée par le G3, à savoir les Etats-Unis, Le Japon et l’Europe. Ce qui indique que la Japon serait sur la bonne voie, et d’autres pays, qui sont dans une spirale vicieuse, pourraient s’inspirer pour retourner en effet vertueux.
En France, la déflation n’est pas réellement médiatisée et observée. Les problèmes semblent tout à fait proche qu’au Japon : problèmes d’emplois, de compétitivité des exportations, d’investissement public, de dynamisme de la croissance durable…

La force des abenomics réside dans le maintien dans le temps. Il ne s’agit pas d’une politique d’austérité, mais bien de mesures économiques profondes. L’effet vertueux premier de dévaluation de la monnaie permet de doper à court terme l’économie locale et de consacrer les gains escomptés à des investissements, sans les distribuer en grande quantité aux investisseurs. Le tissu industriel japonais reste dans le pays, toujours attractif et par grande confiance. Peut-être faudrait-il s’inspirer en Europe d’un tel modèle où les entreprises restent fidèles et confiantes dans l’avenir de leur pavillon d’origine.


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